« Les animaux n’ont pas besoin d’occuper leur temps, de justifier, d’analyser, de qualifier le temps qui passe : ils sont et cela leur suffit (…) leur temps, ils n’ont pas à le rentabiliser, ils ne le perdent pas, ils n’ont pas de temps à tuer. »
François Sarano, Le retour de Moby Dick, ou ce que les cachalots nous enseignent sur les océans et les hommes
Lieve Verschuier, Adam et Ève expulsés du Paradis, Photo FineArt / Alamy stock
Les animaux ont bien de la chance,
Ils ne vivent pas dans l’angoisse
du temps qui passe
Mais nous les humains,
Dieu nous a punis
et nous a jetés hors du Paradis !
Depuis nous vivons
avec cette angoisse au cœur :
le temps
Le temps qu’il me reste
le temps que je perds
et qu’est-ce que je vais faire de mon temps ?
Le temps nous fait si peur
qu’il nous faut tout le temps
« tuer le temps »
Comme c’est étrange,
vivre toujours dans l’attente des vacances
et à peine vacants et libérés,
foncer pour occuper ce temps libre
et s’atteler à remplir nos journées
« Que faites-vous pendant les vacances ? »
« Et que faites-vous le weekend ? »
me demande-t-on sans relâche
Quel épuisement !
Voilà notre punition
nous avons été privés
de l’évidence d’être
et condamnés à faire
Faire, jour après jour,
à chaque instant
et sans répit