« Penser à des amis comme à des kaléidoscopes vivants dans tout leur chatoiement »
Françoise Héritier, Au gré des jours
Photo H. Pellikka, Wikimedia Commons
Mes chères amies
vous êtes pour moi aussi comme un kaléidoscope
chacune me fait voir la vie à travers une petite
pièce de verre coloré
chacune comme un paysage différent, un monde entier
et je reprends aussi ce mot de chatoiement !
dans mon cœur, quand je pense à vous
ça brille, ça m’émerveille
le mouvement particulier d’une mèche de cheveux
ou d’un battement de cil
le timbre d’une voix
un rire, un sourire
un style, une façon d’être
une histoire
une famille
une passion
une recette favorite
un combat
un humour
un froncement de sourcils
ou une peine
Je vous aime !
« J’ai toujours rendu un culte à l’amitié. En réfléchissant bien, je pense être spontanément plus proche des femmes que des hommes. (…) Il n’y a guère de plus grande satisfaction que d’avoir passé quelques heures dans une conversation à bâtons rompus, pleine de vivacité, de renversements, de tête-à-queues, de retours en arrière, de mots d’esprit, de fous rires, de mines offusquées… avec une amie. Ce sont des moments de grâce et de grande vérité. On écoute, on admire, on compatit, on se confie, on fait confiance, on s’abandonne, on rit de bon cœur, on se moque gentiment, on dit : « Tu te souviens du jour où… ? » C’est délicieux. Cela dure toute la vie. Je ne recherche rien tant que cette simple amitié-là, sans arrière-pensées, sans chausse-trappes, sans ambiguïté, simplement parce que c’est nous et qu’on s’aime. »
Françoise Héritier, Au gré des jours