George Romney, Mrs Johnstone and her Son (?), Tate Britain, London. Photo Sybille Sciamma
Arcade sourcilière contre arcade sourcilière
quand les deux corps de la mère et de l’enfant
se calent l’un contre l’autre
je peux encore sentir
la tête ronde contre ma tempe
et dans le creux de mon cou
cette même position exactement
une petite main posée contre mon cœur
le doux poids dans mes bras
les genoux repliés contre mon ventre
Si je ferme les yeux
je sens encore l’odeur de savon
d’un enfant qui vient de prendre son bain
tout chaud et humide
ramolli et paisible
qui a besoin d’un câlin
le petit garçon du tableau
semble se méfier un peu du peintre
si on l’obligeait à quitter
ce doux abri dans les bras de sa mère ?
Le chausson en cuir rouge
dans le coin du tableau
symbole des familles aisées
où les enfants sont bien lavés
me rappelle ces ambiances chaudes
et humides de salles de bain
et l’odeur d’eau de Cologne
de la vie cossue et bien organisée
dont j’ai rêvé
comme de devenir cette tendre mère de famille
La vraie histoire de cette mère n’est peut-être pas si simple que cela, car il y a une incertitude sur son identité. Voici ce qui est écrit dans le descriptif du tableau par la Tate Britain :
« The portrait has always been known as « Mrs Johnstone and her Son » since it was acquired in 1898, but probably represents instead Mrs Martha Ford, the mistress of West Florida governor George Johnstone, and their son, Alexander Patrick Johnstone. Johnstone married Charlotte Dee in Portugal in 1782, after the relationship with Martha Ford had ended, but there is documentation suggesting that this portrait was painted in the late 1770s. The identity of the sitters was perhaps left deliberately vague when the painting was bequeathed to the nation by a descendant of Governor Johnstone. »