Le jardinier Moustache a découvert une chose merveilleuse : Tistou, son jeune élève, a les pouces verts. Avec des roses à l’hôpital, du chèvrefeuille sur la prison, la ville est transformée. Mais que se passera-t-il si les canons de Monsieur Père disparaissent sous les églantines ?
Présentation de l’oeuvre, édition du Livre de Poche
Quand j’étais petite
j’ai rêvé en m’endormant le soir
que j’étais comme Tistou
que j’avais les pouces verts
et ce pouvoir magique
d’arranger tous les malheurs
avec des fleurs
Cette place existe encore en moi
ce jardin enchanté
où Tistou apprend à connaître les fleurs
et se servir de ses pouces
sous la garde du jardinier Moustache
et avec la complicité du poney Gymnastique
Vous êtes tous mes Moustache :
ma famille, mes proches,
mes ami-es,
les gens avec qui j’échange quelques mots
dans la rue ou dans un magasin
et peut-être aussi mes lecteurs :
chacun m’apprend quelque chose
et me donne une graine
Avec un peu de gymnastique
et de concentration
en fermant les yeux
mes doigts sur le clavier
j’espère moi aussi faire pousser des fleurs.
« Muettes, paralysées, inoffensives, les deux armées étaient arrêtées, face à face.
Les mauvaises nouvelles vont vite. Monsieur Père était déjà au courant, et dans l’état de désespoir que l’on pense.
Ses armes fleurissaient comme des acacias au printemps. (…)
Il restait un espoir, les canons, les fameux canons de Mirepoil.
– Une action peut encore s’engager entre les deux armées immobilisées, à condition qu’elles soient pourvues de bons canons, disait Monsieur Père.
On attendit jusqu’au soir. Une dernière dépêche chassa toutes les illusions.
Les canons de Mirepoil avaient tiré, certes ; ils avaient tiré des fleurs.
Une pluie de digitales, de campanules et de bleuets s’était abattue sur les positions des Vazys qui avaient riposté, inondant les Vatens de renoncules, de marguerites et de stellaires. Un général avait eu sa casquette enlevée par un bouquet de violettes !
On ne prend pas un pays avec des roses, et les batailles de fleurs n’ont jamais passé pour choses sérieuses.
Entre les Vazys et les Vatens, la paix fut conclue sur l’heure. »
Maurice Druon, Tistou les pouces verts